Le grand jour

approche. Celui où on se réveille à 5 h pour se coucher à point d'heure. Le grand, le fameux mariage. C'est samedi. Et je n'ai pas envie d'y aller.

D'abord parce que ça va être le chantre de la frime, l'apologie du bling-bling, la victoire des apparences sur tout le reste. Et que ça ne m'intéresse pas.

Ensuite parce qu'il faudra supporter la médiocrité ambiante de gens qui n'ont jamais connu la galère, qui n'ont jamais eu de problèmes autre que leur petite personne et qui ne réfléchisse pas plus loin que leur nombril. Non que je sois très à plaindre non plus, mais mes problèmes, si minimes qu'ils soient, m'ont permis de comprendre certaines choses, et surtout d'être beaucoup plus humaine et tolérante. Aurais je été ce que je suis si je n'avais pas vécu ce que j'ai vécu ? Je ne sais pas.
En tout cas, ma mère a déjà donné le ton en tentant de m'imposer ma tenue sous prétexte que je fais partie du cortège. Oui, parce que le plus important n'est pas que je sois là, mais la façon dont je vais m'habiller.

Et enfin parce que ça réveille en moi de grandes souffrances. Je n'aime pas les mariages. Moi quand je me suis mariée, mes copines n'étaient pas là. Là, il y aura du monde beaucoup de monde. Beaucoup d'amis. Moi je n'en ai pas. Et la souffrance, en plus, de me dire que si mon mari n'avait pas voulu de moi, personne d'autre n'aurait été là.

Je n'ai pas envie d'y aller.